Requiem for a wedding

Tout récemment, un article a été publié parlant d’un total de 360 demandes de divorces déposées au cours de l’année 2015 au TGI (Tribunal de Grande Instance) du Wouri à Douala (Cameroun). Ce chiffre, bien qu’énorme, reflète malheureusement de nouvelles habitudes vie qu’ont adoptés les couples de notre époque. Le présent billet se veut une autopsie de la situation, qui tentera d’aider ce qui ne sont pas encore arrivés à cette extrémité, mais aussi ceux qui pensent à se mettre en couple tout comme ceux malheureusement très nombreux qui ont échoués.

« De nos jours, la plupart des relations privilégient le confort avant tout. On est d’accord pour être avec une personne tant que la relation est harmonieuse et pleine d’amour. »

De nos jours, la plupart des relations privilégient le confort avant tout. On est d’accord pour être avec une personne tant que la relation est harmonieuse et pleine d’amour. Mais dès que le moindre problème se présente, l’ambiance change, les disputes arrivent, et on commence à envisager d’y mettre un terme. Evidemment, ce n’est pas toujours le cas, mais pour beaucoup, il est plus facile d’en finir avec une relation que de faire un effort pour l’améliorer. Comme quoi on se marie plus pour le Meilleur et pour le Pire, mais seulement pour le Meilleur et le Meilleur. Ci-dessous quelques raisons qui pour moi expliquent cet état de choses :

  1. Pas préparés.

du-mariage-a-lechecSouvent, nous ne sommes pas prêts à faire des concessions, à sacrifier ses petites habitudes ou à aimer de manière inconditionnelle. « C’est ainsi que je suis » entends-t-on alors souvent, « Pourquoi veux tu me changer ?» Nous ne voulons pas attendre, nous voulons tout, et tout de suite. Nous ne laissons pas nos sentiments mûrir car nous leur posons des limites temporaires. « Si tu ne fais pas si dans tel délai, je te ferai ça…

  1. Pas de discussion préalable

Bien des jeunes voient le mariage comme le Saint Graal. Il suffit de se marier et la magie prendra d’elle-même. L’avant-goût des fiançailles prime sur la réalité: Le mariage doit se vivre comme un projet. Il est important de discuter des “gros œuvres”: – éducation, – la place de la religion, etc.. Beaucoup découvre la vision de l’autre une fois le papier signé et on improvise, et on fait des crises de nerfs… pourtant on aurait pu régler la question en amont.

  1. L’ignorance de l’amour.

ob_120f82_a-amour-vraiNous voulons rencontrer quelqu’un qui nous accompagne au cinéma ou en boîte, et non une personne qui puisse nous comprendre et nous soutenir pendant les moments de détresse. Nous n’aimons pas mener une existence ennuyeuse, aussi, cherchons-nous quelqu’un pouvant transformer notre vie en une aventure. Et pourtant, nous ne sommes pas toujours prêts aux changements qui suivent la première période d’attirance et du coup de foudre. Nous voulons l’aventure alors que nous ne sommes nous même pas préparés à avoir l’esprit aventureux.

  1. Les problèmes matériels.

Avec le temps, il ne nous reste plus de moment ni d’espace pour l’amour, car nous sommes trop occupés à chercher des biens matériaux. A travailler pour l’avenir des enfants ? A faire des heures supplémentaires pour arrondir les fins du mois, A rester au bureau jusqu’à des heures indues pour refuser d’affronter son ou sa partenaire. Nous sommes prêts à «  travailler plus pour perdre Gros »

« La plupart des gens aujourd’hui estiment que rien au monde ne vaut leur temps ni leur patience, même pas l’amour. »

  1. On espère un résultat instantané.

Alors que nous venons à peine de tomber amoureux, nous souhaitons déjà avoir une relation mûre et complète, alors même que cela ne vient, logiquement, qu’avec le temps, tout comme l’entendement mutuel et la complicité. La plupart des gens aujourd’hui estiment que rien au monde ne vaut leur temps ni leur patience, même pas l’amour. Résultat, après des noces rapides, on arrive presque toujours à des ruptures tout aussi rapides car les amoureux n’ont appris à connaître qu’une fois la bague au doigt, et découvrent qu’ils ne peuvent pas vivre avec ce qu’ils ont découvert. Alors même qu’il aurait fallu bien se connaitre avant de se lancer dans cette aventure. Comme disait le Pape François à propos du concubinage, « Vaut mieux parfois des fiançailles trop longues qu’un mariage précipité »

  1. Impatience.

Nous préférons passer une heure avec une centaine de personnes différentes, au lieu d’être pendant toute une journée avec une seule personne. Aujourd’hui, les gens préfèrent se réunir avec d’autres personnes, et non pas les connaître vraiment. Nous sommes radins, nous voulons tout, tout de suite. Nous commençons une relation qui touche à sa fin dès qu’une meilleure «option» se présente. Nous ne donnons pas tout à notre couple, mais nous voulons que celui-ci soit parfait. Nous sortons avec beaucoup de gens, mais nous ne donnons presque pas d’opportunités. Et même lorsque l’on a donné cette opportunité, on est trop accaparés pour tenir compte de ce qui passe au dehors au lieu de concentrer ses efforts à la personne qu’on a avec soi à l’intérieur.

  1. Technophiles.

ob_0bb867_outils-de-communication-humourLa technologie nous a tellement rapprochés les uns les autres qu’il est même difficile de souffler tranquillement. La communication de vive voix est remplacée par les textos, les messages vocaux, les chats et les vidéoconférences. Ce n’est plus la peine d’être ensemble, nous en savons assez sur l’autre. De quoi parlerions-nous ?

Résultats: quand nous sommes ensembles, nous prenons nos phones pour mieux en connaître d’autres qui sont au loin; creusant ainsi le fossé qui nous sépare de notre double. On n’a jamais été aussi loin de quelqu’un que quand on est en face de lui parlant à un autre via Facebook, Whatsapp, Imo et autres. Et pour finir, la personne en face remplit le vide en … discutant avec quelqu’un d’autre sur les mêmes médias

  1. Nous en avons marre trop vite.

79cad35e291674bf50e416fc36f9476eNous croyons que nous ne sommes pas nés pour avoir une relation, et rien que l’idée de nous assagir nous fait peur. Nous ne voulons pas unir notre vie avec une seule personne, et nous évitons la stabilité. Nous voulons l’avantage que procure une relation sans en accepter aucune des contraintes.

  1. « Sex free » or « Free sex ».

La nouvelle génération a commencé à séparer le sexe de l’amour. D’abord, les gens font l’amour et ensuite ils décident s’ils sont compatibles ou pas. De nos jours, le sexe en dehors du mariage est quelque chose de normal, tandis que les expressions telles que «relation libre», «sex friend», «sexe pour une nuit» font partie de notre vocabulaire. Il devient alors normal pour un mari de tromper son épouse, ou d’avoir des relations virtuelles avec plusieurs partenaires. ;Son esprit ayant séparé le sexe de l’amour, il n’éprouve aucun sentiment de culpabilité. Et vice versa.

  1. La logique.

Très peu d’entre nous sont capables d’aimer profondément, en dépassant toutes les contraintes du temps et de la distance ; de ce qui est logique ou pas. Nos relations deviennent rationnelles ; Des équations mathématiques qui démontrent facilement l’attachement ou non du partenaire en se basant sur des critères logiques. Si tu m’aimes tu dois te comporter ainsi, tu dois faire telle choses à tel fréquences. On refuse à l’amour ce qu’il a de plus important : l’irrationalité ! On se cache derrière des critères qui nous semblent calculable et quantifiable pour juger de l’amour de l’autre.

  1. La peur

24b1106fa6f08d4db315fc7dd327f894Nous craignons une nouvelle relation, une nouvelle déception, nous craignons de nous faire mal et d’avoir le cœur brisé ; nous empêchons donc l’entrée de beaucoup de gens dans notre vie, en l’entourant de murs invisibles. Nous craignons de faire des efforts pour l’être aimé, arguant qu’il sera trahi. Nous craignons tout ce qui nous enlève de notre zone de sécurité, exposant un peu plus au monde notre fragilité et notre besoin des autres. Nous craignons l’engagement véritable et préférons à cela le confort relatif du TOUT ou rien, relation qu’on pourrait rompre aisément pour ne pas s’engager émotionnellement dans une conquête de l’être aimé.

“L’amour n’est pas seulement un sentiment ; c’est un art. Et comme tous les arts, l’inspiration ne lui suffit pas, il faut aussi beaucoup de travail.”

  1. Se renouveler  

Dans Adultère, Paolo Coelho disait : “L’amour n’est pas seulement un sentiment ; c’est un art. Et comme tous les arts, l’inspiration ne lui suffit pas, il faut aussi beaucoup de travail.” Avec le travail, la quête du confort, les vicissitudes de la vie, on oublie parfois, que l’amour ne coule pas de source… Il faut travailler à se plaire: déposer ces petits cailloux aux pieds de son/ sa conjoint(e) pour faire rejaillir le feu des premiers jours… L’amour n’est pas un acquis.

Au final, notre époque est celle de tous les possibles. Il n’a jamais été aussi facile de faire et défaire des couples. Des relations, aussi vieilles que jeunes disparaissent sur un coup de tête. Une question me vient toujours en tête lorsque je vois des couples âgés filer le parfait amour après 5 années de vie commune : « N’ont-ils pas eu des problèmes ceux-là ? » Bien sur que si. Aussi vrai qu’il est quasi impossible d’avoir une relation sociale parfaite, sans tension et difficultés, les couples ne sauraient déroger à la règle. Je vous livre ici mes questions. JE suis désolé de ne pas avoir les réponses, je les cherche encore.

5 réflexions au sujet de « Requiem for a wedding »

  1. Beaucoup de pistes de reflexion en effet, et pas de réponses… je vais en rajouter une couche: que fais tu quand tu as le sentiment de plus en plus recurrent que te marier à cette personne a été une erreur? que fais tu quand la vie conjuguale que tu mene n’as strictement rien a voir ave celle a laquelle tu aspiprais en t’engageant? Que fais tu quand face a ce constat, apres avoir essayé de dialoguer (le fameux dialogue), sur le sujet, tu tombe peu à peu dans l’indifference, et ton conjoint devient peu à peu ton colocataire?
    Sinon, bien écrit. Courage la bas.

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  2. Très édifiant comme article. Seulement pour moi le mariage c’est aussi une grâce que le Seigneur nous accorde. Le psaume 127 dit que « si le Seigneur ne bâtit pas la maison, en vain travaille le bâtisseur! »

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